«J'ai sorti mon arme parce que j'étais moi-même menacé par la sienne. Dans un corps à corps, j'ai tiré. Je ne sais pas combien de fois. Je ne me rendais pas compte: l'homme avait de la force, même après que j'ai tiré.»
Visiblement atteint par les conséquences de ce braquage et de l'empoignade qui a suivi, cet homme de cinquante-quatre ans qui a déjà été braqué cinq fois dans l'exercice de son métier ( dont la dernière fois en août 2012 ) est sorti de garde à vue fatigué mais lucide: «Rien ne justifie la mort d'un homme. Ce qui est arrivé est un drame. Il ne faudrait pas que ce soit la porte ouverte à d'autres drames. Il ne doit pas y avoir de permis de tuer.»
«Je ne veux de récupération d'aucune sorte»
Il réclame donc que soit reconnue sa légitime défense et rejette d'avance toute instrumentalisation: «Je ne milite pas. Je ne veux de récupération d'aucune sorte. Je ne suis à l'origine d'aucun mouvement de soutien et je ne le serai pas.»
Me Dupond-Moretti est ferme, à ce propos: «Il existe un certain nombre de règles de droit qui s'appliqueront à mon client, comme à tout justiciable. Mais c'est à la justice de les dire. Ce n'est ni dans sur les réseaux sociaux, ni dans la rue, dans des marches blanches ou noires que se rend la justice.»
S'agissant de la légitime défense, elle est caractérisée au code pénal par «l'attaque injuste, et la riposte instantanée et proportionnée», dit encore l'avocat lillois. «Il existe une vidéo, qui est entre les mains de la justice, et qui démontrera tout cela.»