• le plan vigipirate déclenché

     

    fusillade tragique à Toulouse: 4 morts, le plan vigipirate écarlate déclenché

    Un tueur à scooter a de nouveau frappé lundi à Toulouse, dans une école juive où il a froidement assassiné trois enfants et un professeur, causant une "tragédie nationale" selon les mots de Nicolas Sarkozy , qui laisse le pays sous le choc en pleine campagne électorale.



     

    Face à ce drame, Nicolas Sarkozy a annoncé que le plan Vigipirate "couleur écarlate" --son plus haut degré-- serait activé dans la région Midi-Pyrénées après les tueries de Montauban et de Toulouse, que le président de la République a attribuées au même homme.

    "Des mesures de protection exceptionnelles seront prises pour la région Midi-Pyrénées et quelques départements limitrophes. J'ai décidé que serait donc activé le plan Vigipirate couleur écarlate", a-t-il déclarélors d'une brève allocution à l'Elysée.

    Le président a aussi annoncé suspendre sa campagne électorale "au moins jusqu'à mercredi".

    "Je suspends ma participation à la campagne électorale au moins jusqu'à mercredi", qui sera la date de l'enterrement des soldats tués à Toulouse et Montauban, a déclaré le chef de l'Etat dans une allocution à l'Elysée.

     
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    L'auteur de cette tuerie, qui a bouleversé les communautés religieuses et la classe politique et suscité les condamnations internationales d'Israël à la Maison Blanche en passant par le Vatican, est désormais l'homme le plus recherché de France et fait l'objet, selon la police, d'une "gigantesque chasse à l'homme".

    Il ne semble plus guère faire de doute que l'assassin est le même qui, en l'espace de huit jours, a exécuté avec une glaciale détermination et une apparente absence de mobile un parachutiste le 11 mars à Toulouse et deux autres soldats jeudi dernier à Montauban: même scooter volé, même arme, même façon d'opérer selon des sources proches de l'enquête.

    Et même sang-froid mis au service d'une volonté de créer "un climat d'intimidation et de terreur" selon une source judiciaire, ce qui explique que le parquet de Toulouse ait été dessaisi et que le parquet antiterroriste parisien soit à présent en charge de ces affaires.

    Entre 8H00 et 8H15 lundi, selon différents témoignages, le tueur casqué, sur un scooter de grosse cylindrée, gare calmement son engin devant l'école juive Ozar-Hatorah dans un quartier résidentiel paisible proche du centre de Toulouse.

    Avec le même 11,43 (un gros calibre apprécié du grand banditisme) qui aurait servi les 11 et 15 mars, il ouvre le feu sur un "rav", un enseignant de religion, qui attend avec ses deux garçons de cinq ou six ans et de trois ans le véhicule qui emmène les enfants à l'école primaire voisine. Tous trois sont tués.

    Le 11,43 du tueur s'enraye. Il se saisit d'une autre arme. Il poursuit dans la cour une fillette de huit ans, la rattrape et l'abat d'une balle dans la tête, selon la responsable régionale du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France), Nicole Yardeni. Selon des témoins, un autre élève a transporté la fillette à l'intérieur de la synagogue attenante où son propre père dirigeait la prière et l'a vue mourir.

    Un adolescent de 17 ans est blessé, au cours de ce qui est la première tuerie visant des juifs depuis celle de la rue des Rosiers, à Paris, en 1982, qui avait fait 6 morts et 22 blessés.

    Puis le meurtrier s'enfuit sur le deux-roues.

    "Il a tiré sur tout ce qu'il y avait en face de lui, enfants et adultes", a rapporté le procureur Michel Valet.

    Les familles, rapidement alertées, se sont précipitées vers l'école pour récupérer leurs enfants mis à l'abri, dont beaucoup avaient entendu les coups de feu, ou pour tenter de s'assurer qu'ils étaient en vie en les appelant sur leur portable.

    "C'est un attentat antisémite abominable, obscurantiste, ce qu'il y a de pire, on a tiré sur des gosses", a déclaré Charles Bensemhoun, père d'un enfant de l'école.

    Dans une petite foule très éprouvée, il ne fait aucun doute que la communauté juive était visée. Personne en revanche n'était capable d'établir un lien logique avec les deux autres attaques qui ont défrayé la chronique la semaine passée.

    Si toutes les pistes étaient envisagées après les meurtres de parachutistes, la tragédie de lundi complique encore la donne, dit l'un des enquêteurs.

    Selon une source policière, tous les services de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) sont mobilisés, soit des milliers d'hommes et de femmes, pour retrouver un homme qui est aujourd'hui la "priorité des priorités".

    "Que celui qui a fait cela sache que tout, absolument tout, sera mis en oeuvre pour le retrouver et pour qu'il ait à rendre des comptes", a dit le président Nicolas Sarkozy, sur place quelques heures après les faits.

    "On va le retrouver", a-t-il promis.

    L'attaque a brutalement mis entre parenthèses la campagne présidentielle. M. Sarkozy et le candidat socialiste François Hollande se sont succédé sur les lieux du drame. Le candidat centriste François Bayrou s'est également rendu à Toulouse.

    "Aujourd'hui est une journée de tragédie nationale", a dit M. Sarkozy, accompagné de nombreuses personnalités dont le président du Crif Richard Prasquier.

    Une minute de silence sera observée mardi à 11H00 dans toutes les écoles de France. A Toulouse, toutes les fêtes des prochains jours ont été annulées, y compris le carnaval.

    "Il faut tout faire pour que les actes antisémites et le racisme amènent une réponse commune et ferme de toute la République", a déclaré M. Hollande.

    M. Bayrou a condamné le "caractère insupportable de cette tuerie antisémite", avant de demander les "gestes les plus forts d'unité nationale".

    En Israël, où les radios et télévisions ont interrompu leurs programmes, le porte-parole des Affaires étrangères s'est dit "horrifié" par les faits.

    "Il est trop tôt pour savoir précisément quelles sont les circonstances de cet acte meurtrier, mais nous ne pouvons pas écarter la possibilité qu'il a été motivé par un antisémitisme violent et sanglant", a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

    Le Vatican a exprimé sa "profonde indignation, son effarement, et sa condamnation la plus résolue".

    Des consignes ont été données pour renforcer la sécurité autour de tous les lieux confessionnels en France, à commencer par les écoles juives.

    Cependant, a dit M. Sarkozy, "nous ne devons pas céder face à la terreur".


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